Biographie d'un guitariste
Né au beau milieu des années 50 dans un petit village de l’ouest de la France (seul garçon de la famille), l’avenir d’Alain semble tout tracé :«Il doit reprendre le garage familial». C’est dans ce but qu’il est envoyé préparer un apprentissage de mécanicien. En effet (grand mélomane) son père sans s’en douter, le forme à l’écoute des grands maîtres classiques.La comptabilité du garage se fait dans une musique d’ambiance: Bach, Haendel, Mozart, Vivaldi, Beethoven, etc.
Comme tous les jeunes de son époque, Alain est très attiré par la musique Pop-Rock alors en plein essor sous l’impulsion des Beatles et du génie d’Hendrix. Il esquisse ses premières notes sur une guitare acoustique prêtée par un cousin. Son père lui paye des cours et il découvre alors la guitare classique et bientôt la passion le gagne. Devant son assiduité,son père lui offre sa première guitare électrique. Avec quelques copains il monte un groupe: «Les LuMayeBenGig qui se produit lors des kermesses et fêtes locales»
Il se fait vite remarquer, on vient le chercher comme guitariste pour prêter main forte aux orchestres de bal qui a été et est toujours un formidable terreau d’artistes. Il termine son apprentissage en mécanique. Il obtient son CAP et intègre alors le garage familial; Les semaines sont longues et les jours trop courts car, le soir venu, après 9 à 10 heures à trifouiller les moteurs et à jouer de la clé à molette Alain n’a qu’une hâte, c’est de quitter le bleu, ôter le cambouis et aller caresser sa belle guitare.
Mécanique et guitare deviennent vite incompatibles; son père exigeant de plus en plus de travail, Alain fait donc le choix de partir afin de s’adonner complètement à sa passion. Cela ne se fait pas sans heurts, sans difficultés. C’est bien connu à moins d’être reconnus nationalement voire internationalement, les artistes ne font pas fortune. Les fins de mois sont dures et le frigo souvent vide. Il y aura quelques aller-retours de la musique à la mécanique, mais l’horizon s’éclaircit enfin quand un ami lui propose d’intégrer une école de musique pour y enseigner la guitare (C’est là une aubaine qui lui permet de concilier et le travail, afin de pouvoir faire vivre la famille qu’il vient de fonder, et sa passion pour la musique qu’il enseigna durant 34 ans).
Ce travail, du fait des nombreuses vacances, lui permet de pouvoir faire des concerts et de commencer une carrière de soliste en parallèle. Il parcourt la France d’Ouest en Est, de sa Vendée natale à Strasbourg, en passant par Paris Oyonnax Bourg-en-Bresse, et du Nord-ouest au Sud ( de la Bretagne: St Malo, Douarnenez, Carnac, Nantes, St Brévin, Pornichet…à St Raphaël) Les Alpes en passant par La Rochelle, Royans, Bordeaux.
Afin de s’évaluer parmi les guitaristes du monde entier, il participe à différents concours internationaux: Alessandria -Italie en 1983, Athènes- Grèce en 1984, Ufam -Paris en 1984, Barcelone en 1985, Carpentras en 1986 et 1989, Benicasim – Espagne en 1986 et 1987, Arles en 1990. S’il ne gagne aucun de ces concours, cela lui permet de se situer dans la sphère guitaristique mais surtout (et ce bien avant l’avènement Internet) cela lui permet de rencontrer et d’échanger avec des guitaristes du monde entier, notamment le guitariste international Yougoslave Uros Dojcinovic qui l’invite à Belgrade où il se produira dans la galerie du Centre Culturel en Septembre 1990. Dans le cadre de sa carrière professionnelle, il participe à la création de l’école de musique de St Jean de Monts (85) avec la collaboration de M J.P Bertrand à qui il apporte son aide lors d’une tournée d’un groupe traditionnel local qui se produit à l’étranger. Il fait les arrangements d’une cassette et de deux disques vinyles 33 tours pour ce groupe.
– Sarrebruck (Allemagne) en 1987
– Pologne en 1988
– Bulgarie en 1989
De son voyage en Pologne, il garde de précieux contacts qui lui permettront de pouvoir y retourner à trois reprises (en novembre 1989, cinq jours avant la chute du mur ce qui lui vaudra d’y vivre les évènements presqu’en direct en passant à Berlin. A son retour, il organise dans l’urgence un convoi humanitaire pour apporter des médicaments à un hôpital local durant les fêtes de Noël 1989 et il vivra les festivités au mur de Berlin le 1er janvier 1990. Il repart à nouveau en Pologne en Avril 1990 pour une tournée de concerts dans plusieurs villes.
Alain met un terme à sa carrière de concertiste à la fin de l’année 1996, après un ultime concert dans l’église St Merri à Beaubourg (Paris).Toujours dans le cadre de sa carrière professionnelle au sein de l’école de musique, il créa et dirigea divers ateliers axés sur la musique Pop-Rock. Avec quelques élèves ils se produiront en concert localement et dans les villes proches (La Roches/Yon 1985 et Nantes1986).
En 1987, il compose et produit un opéra-rock de science-fiction «Oïkoïsnomos», où il fait participer ses élèves, une école de danse et un club de théâtre local. L’opéra remporta un vif succès, tout comme avec le groupe Rock «Cosa Nostra» en 1995 qui gagna un tremplin rock. En Février 95, le Big-Band de Jazz de St Hilaire-de-Riez devant la défection de leur guitariste à la dernière minute, lui demande de les accompagner en Guadeloupe pour une tournée de concerts, ce qui permettra à Alain de jouer sur place avec quelques formations Blues et Jazz de la Nouvelle-Orléans.
De 1995 à 2005 , plusieurs formations ont vu le jour (des duos et des trios), «Baby-Rock», «Mustang Blues» le duo «Amarena», «Troublant Trio», qui malgré la qualité, furent souvent éphémères .
A partir de 1997, Alain décide de se consacrer un peu plus aux enregistrements, quatre cassettes avaient déjà vu le jour dans les années 80-90 :
– 1984 – V Siècles de guitare
– 1991-93 -Trois cassettes « Plaisirs de la Guitare »
– 1987 – Une cassette consacrée à F.Tarrega et F.Sor.
En 1998, il explore la sphère des nouvelles technologies et sort un CD original intitulé «Guitare Variable» où il utilise le VG8 de chez Roland (du classique à la guitare électrique en passant par la modélisation variable). En 2001 , c’est la sortie du CD intitulé «De la renaissance au Jazz» (Guitare classique et électro-acoustique). De 2003 à 2005, il enregistre en projet «Yellow Bird» et «Baroque Intense» lequel sortira en téléchargement. 2007, c’est le plein essor d’Internet qui se révèle être un formidable outil de communication et qui fait la part belle aux musiciens de tous styles, tous horizons via les réseaux sociaux et surtout sur Youtube Alain s’y inscrit et, à ce jour, on y trouve près de 350 vidéos : du classique au rock au blues en passant par du celtique et par quelques compositions originales, on l’y voit en soliste, en groupe, accompagnant des chanteuses, un chanteur, des vidéos des années 90….
En 2013, il reçoit d’une amie un lien vers l’Ukulélé Orchestra de Grande Bretagne. Il découvre la richesse de cet instrument et aussitôt s’y investit et enregistre avec un uke ténor, un baryton, des six cordes et dernièrement avec un instrument portugais, le Rajao. Le 28 mars 2015, lors de la venue de l’UOGB au Festival’acoustic du Poiré/Vie (85), il a l’occasion de pouvoir jouer avec eux lors d’une Master-Class organisée le matin de leur concert dans les semaines qui ont suivi, il a reçu ce mail d’un des membres de l’orchestre: (Beautiful playing Alain, I think you may be the natural successor to John King, who was known for his treatment of Bach on the ukulele. I will continue to look in from time to time and see how you're doing. . .Kind regards, Richie Williams (Ukulele Orchestra of Great Britain)
L’année précédente en 2014, c’était avec Tommy Emmanuel qu’il avait eu le plaisir d’échanger lors d’une Master-Class. Grace à Youtube, les échanges avec des musiciens de renom tels que L’Espagnol JoseLuis Merlin, l’Américain Allan Alexander, le Tchèque Ondrej Sarek, Michel Sadanowsky, Uros Dojcinovic, Pascal Bournet etc sont nombreux. Certains lui offrent des livres, des partitions. Conquise par les enregistrements et vidéos faits avec leurs guitares, la firme Bulgare Kremona lui offre un magnifique ukulélé Ténor(Mari). La firme Espagnole PrudencioSaez, connue pour ses guitares, le place dans la galerie multimédia de son site web parmis d'autres musiciens connus tels que Paco de Lucia ou Lya.
Le 1 Avril 2015, l’heure de la retraite professionnelle a sonné pour Alain qui enfin peut se consacrer presque exclusivement à la musique. Au bout du premier mois de ces grandes vacances définitives, il re-découvre avec délice la joie de dessiner une passion qu’il avait mise de côté il y a 45 ans.
Désormais ses journées se partagent entre musique et dessin pour le plaisir des oreilles et des yeux des internautes sur Youtube et Instagram.