Alain Dabreteau : ma guitare au pluriel…
Le répertoire d’Alain ne se cantonne pas qu’au classique avec cette guitare, il serait donc judicieux d’utiliser le terme acoustique. Les programmes varient souvent de la musique de la renaissance (Dowland) à la musique moderne et compositions personnelles en passant par le baroque, baroque celtique et la musique classique et si dans ce répertoire J.S Bach reste inconditionnellement le préféré de tous, Alain n’en néglige pas pour autant les autres: Vivaldi Haendel,Haydn, Scarlatti, Giuliani, Seixas,Cimarrosa,Tarrega,Sor,Barrios etc.
Lorsqu’il donne des concerts solistes ( de 1981 à 1996 ) , il arrive souvent qu’Alain en rappel compose en direct une oeuvre aux accents blues et/ou un peu plus déjantée en hommage à Hendrix.
Si l’on date la première guitare électrique au début des années 1920 aux États-Unis, elle ne fait véritablement son apparition en France qu’en 1958. Alain n’avait que trois ans, c’est donc dans les toutes premières années de son enfance qu’il va la découvrir par le biais de la télévision (encore très rare dans les foyers au début des années 60) mais dont le père d’Alain toujours à la pointe du progrès s’en était fait l’un des tous premiers acquéreurs dans le village. Un tourne-disque et une radio venaient compléter l’ensemble. Toutefois les vinyles restaient encore très chers et donc peu accessibles mais toutes les occasions étaient bonnes de s’en faire offrir (anniversaire, noël, fêtes, etc.)
Adolescent à la fin des années 60, Alain n’a d’oreilles que pour les groupes pop-rock venus des States ou d’Outre-Manche et surtout pour ce guitariste psychédélique « Jimi Hendrix » qui devient son idole.
Il faut entendre Alain parler de l’acquisition de son premier 33 tours d’Hendrix qu’il ramène avec moult précautions et un immense sentiment de fierté. Le disque passera et repassera une multitude de fois sur l’électrophone à en avoir le tournis, à s’en faire péter les tympans. il n’a alors de cesse que d’essayer de l’imiter mais ça n’est pas pour autant qu’il en délaisse les autres groupes: Les Beatles, Rolling Stones, The who,The Shadows etc… Il a grand plaisir à jouer le répertoire et ce encore aujourd’hui et que ce soit à la guitare électrique, la guitare acoustique et même à l’ukulélé.
Jusqu’en mai 2013, l’univers musical se déclinait surtout autour de la guitare ( classique, acoustique, électrique . Une amie (artiste créatrice de tapisserie médiévale) lui envoie le lien vers l’orchestre d’ukulélé de Grande-Bretagne.
Surpris,étonné,stupéfait, Alain découvre cet instrument en dehors des stéréotypes qu’on lui prête souvent, non il ne s’agit pas que d’une petite guitare hawaïenne jouée à la lueur d’un feu de camp sur la plage mais bien d’un véritable instrument à part entière qui puise ses origines au Portugal loin très loin dans le temps.
Il s’empresse alors de s’en acheter un, il débute avec un simple concert puis très vite se procure un guitalélé (ukulélé six cordes)
la firme Bulgare Kremona lui en offre un, un magnifique ténor en acajou puis il s’essaye au baryton, il agrémente son parc d’instruments par des ukulélés de différents bois ( acajou, épicéa, érable ) des 4 cordes , 6 cordes.
les répertoires s’enchaînent : classique,baroque,celtique,blues,rag…
En mars 2015, à l’occasion de la venue de l’Ukulele Orchestra de Grande Bretagne au festival-acoustic du Poiré/vie il participe à la master-class donnée par les membres de l’orchestre le matin du concert et c’est ainsi qu’il lui ait donné le plaisir de pouvoir jouer avec eux et de se faire remarquer par Richie Williams ( Baryton dans le groupe) qui contactera Alain par la suite et lui fera un commentaire très élogieux le désignant comme l’héritier de John King (Maître de Bach à l’ukulélé)
Il jongle désormais entre guitares et ukulélés tout en restant continuellement en perpétuelle recherche de nouveaux instruments.
Dans sa quête de recherche de nouveaux instruments, Alain découvre en avril 2015 un instrument portugais à 5 cordes: Le Rajao. Jouer de cet instrument lui procure un réel plaisir à tel point qu’il va nommer le premier morceau qu’il crée avec « Blue Bonheur Rag », morceau qu’il va dédier à Richie Williams en remerciement de son élogieux commentaire. Rien n’arrête plus Alain, les instruments défilent les uns derrière les autres le choix se fait parfois difficile : de quel instrument vais-je jouer aujourd’hui ? Il veut mettre tous ses instruments en valeur et n’en délaisser aucun.
Mais depuis le 1er Avril les jours se font plus longs car en effet l’heure de la retraite a sonné après 34 ans au service de l’enseignement musical désormais il n’a plus aucune contrainte horaire ce qui lui laisse encore tout le loisir d’explorer la sphère instrumentale.
Elle se cachait là au détour d’une page web et puis petit à petit elle s’est montrée, Alain n’osait même pas en rêver mais elle est devenue rapidement une évidence il fallait qu’il l’essaye.
Elle lui est parvenue comme un cadeau de son père (à titre posthume). Délicate, enjôleuse, charmeuse telle un bijou artistique, Alain ne pouvait rester insensible à la beauté de ses lignes et la finesse du son.
Il trouve là, le meilleur compromis entre guitares et ukulélés.